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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 16:40
World tour of "End of the World" ... Belgian-French-English skeptics, old and rich as ... In conclusion!
Π Dans le détail, près de 22% des Américains et des Turcs partagent la conviction que l'apocalypse arrivera de leur vivant. Cette proportion tombe à seulement 6% pour la Belgique et la France. La Grande-Bretagne se montre également plutôt sceptique puisque seulement 8% des personnes interrogées partagent ces idées.
Π

 D'après l'étude, ce sont les personnes disposant de moins de revenus ou de diplômes ainsi que celles qui sont âgées de moins de 35 ans qui sont le plus enclines à croire à la fin du monde. "Peut-être que ceux qui sont plus vieux et ont donc qui ont vécu assez longtemps se sentent moins concernés par leur futur", s'interroge Keren Gottfried.

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Un humain sur sept convaincu de l'imminence de la fin du monde

SOURCE www.slate.fr/

 

La fin du monde est-elle pour bientôt? C'est en tout cas ce que semble penser 15% de la population mondiale, selon un sondage relayé par le Chicago Tribune. D'après l'étude effectuée par l'institut Ipsos Global Public Affairs auprès de 16.256 adultes dans 21 pays, une personne sur sept indique penser qu'elle verra la fin du monde de son vivant.

 

"Qu'ils pensent que ce soit par la main de Dieu, par une catastrophe naturelle ou par un évènement politique, ce qui est certain, c'est que une personne sur sept est convaincue que le monde sera détruit pendant sa vie", souligne Keren Gottfried, la chercheuse qui a conduit l'étude.

 

Près de 10% des sondés ont également déclaré croire que le calendrier maya signifiait que la fin du monde était pour le 21 décembre 2012. "C'est peut-être parce que les médias se sont focalisés sur cette seule interprétation du calendrier" explique la chercheuse, rappelant que certains religieux mayas ont discrédité cette explication.

 

Les Belges et les Français sceptiques

 

Dans le détail, près de 22% des Américains et des Turcs partagent la conviction que l'apocalypse arrivera de leur vivant. Cette proportion tombe à seulement 6% pour la Belgique et la France. La Grande-Bretagne se montre également plutôt sceptique puisque seulement 8% des personnes interrogées partagent ces idées.

 

Les chercheurs ont également demandé aux personnes interrogées si elles souffraient de stress ou avaient peur quant à l'annonce faite par certains de la fin du monde pour 2012. Globalement, seuls 10% des sondés ont répondu positivement à la question posée, et les plus inquiets sont les Polonais et les Russes.

 

D'après l'étude, ce sont les personnes disposant de moins de revenus ou de diplômes ainsi que celles qui sont âgées de moins de 35 ans qui sont le plus enclines à croire à la fin du monde. "Peut-être que ceux qui sont plus vieux et ont donc qui ont vécu assez longtemps se sentent moins concernés par leur futur", s'interroge Keren Gottfried.

 

 

Slate.fr

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 10:30

nombres

 

Arabes 

Al-Khwarizmi

C'est Al-Khwarizmi qui exploite des écrits d'astronomie qu’un indien, en 773, apporte au calife de Bagdad, et publie un livre en 820, présentant les nouveaux chiffres indiens.

Indian-Numbers

 

 

Les Arabes traduisirent le mot indien " sunya " qui signifie "vide" en " as-sifr ".


Ce mot, après un passage en Allemagne au XIIIe siècle, devient « ziphra », puis arrive en Italie, ou il se transforme en latin par « zephiro » , « cero » et, enfin , « zéro » en français.

 

Monde occidental

L’Europe occidentale utilisait le difficile système des chiffres romains. Le zéro n’existait pas.

chiffre-romain

Denys-le-PetitCette absence du zéro introduisit une erreur importante dans l’origine du calendrier.
Au VIe siècle, Denys le Petit (Dionysius Exiguus) calcule la date de la naissance du Christ. Il nomme cette date de naissance du Christ année 1, au lieu d'année 0, tout simplement car, au moment de l'établissement de l'origine du calendrier, le zéro n'était pas connu, d’où  l’absence de l’année zéro, nous passons de - 1 av. J.-C. directement à 1 av. J.-C.

 AV JC

 

 

Le mot zéro, transformé en " chiffre ", en vint aussi à désigner l'ensemble des symboles de la numération arabo-indienne.

 

Ce n’est qu’avec le retour du commerce intensif consécutif aux Croisades que les Européens généralisent, au XII ème siècle, l’usage du zéro. Les marchands l'imposèrent avec le système décimal car il facilitait grandement les calculs.

 

FibonacciEn 1202, Léonard de Pise publie le Liber Abaci, recueil qui rassemble pratiquement toutes les connaissances mathématiques de l'époque.

Les chiffres indiens ou " arabes " sont adoptés !

 

 

 

À partir de la Renaissance, avec le développement exponentiel du commerce et celui des sciences, en particulier de l'astronomie mais aussi de la balistique, la nécessité d'un système de calcul puissant et rapide s'impose : les chiffres dits 'arabes' écartent définitivement leurs prédécesseurs romains et leur tracé définitif est attesté dès le XVe siècle.

Num hindu arabic

 

Monde moderne

Sans le zéro, il n’y aurait pas d’informatique. Cette dernière fonctionne sous le principe du « binaire » : Un bit ne peut prendre que deux valeurs. Selon le contexte, numérique, logique , électronique numérique, ou magnétique, on les appelle « zéro » et « un » ce qui équivaut respectivement à « faux » et « vrai », « ouvert » et « fermé ».

binaire
La valeur 0 est associée à « ouvert » en électronique, car lorsqu'un interrupteur est ouvert, alors le circuit est ouvert, et le courant ne passe pas.

 




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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 09:00

Nous avons constaté dans le dernier volet que sous l’Ancien Régime, les famines étaient engendrées, la plupart du temps, par des conditions météorologiques défavorables au développement et aux récoltes des grains : pluies excessives ; grands hivers. Et inversement échaudage/sécheresse, l’un et l’autre étant nés notamment des canicules.

Nous nous sommes quittés avec le terrible et mortel hiver de 1709/1710. (revoir l'article)

Voyons ce qui s'est passé par la suite.

En 1718-1719, chaude saison caniculaire, les rivières devenues trop basses, infectées de microbes et de bacilles divers provoquent une grosse mortalité, causée par la dysenterie et diverses infections. Ce seront 450 000 morts supplémentaires (ramené à notre époque, cela ferait  1 400 000 morts).

famine


À nouveau un hiver froid en 1729, la Méditerranée gèle au bord des côtes.
Nouvel épisode en 1740, grosse disette, suite à des saisons pluvieuses et froides, de là naîtra l'expression "Je m'en fous comme de l'an 40".
Janvier 1748, les charrettes traversent le Rhône gelé entre Beaucaire et Tarascon.
Janvier 1766, nouvel hiver froid, en janvier la mer gèle à Adge, le Rhône gèle en Languedoc.
Le Rhône gèlera de nouveau en Languedoc, en 1768 et 1776.
1787, très fortes pluies à l'automne, préjudiciables aux semailles.
1788, canicule, les blés "cuisent" sur pied, des orages violents avec grêle détruisent les moissons au nord de la Loire (grêlons de 9 à 10 cm de diamètre brisent les vitres, tuent les animaux de ferme).

famille paysans

Famille de paysans


Hiver 1788-1789, nouvel hiver froid, la Méditerranée gèle à Marseille, le Rhône en Languedoc, le petit peuple a très faim et très froid. Les récoltes ont été partout mauvaises, les prix montent en flèche et les salaires baissent.
1789, la crise économique ne fait qu'accentuer l'inégalité entre les privilégiés et les non-privilégiés. Les nobles, le clergé et les riches bourgeois peuvent se permettre de spéculer sur la hausse des prix et de s'enrichir encore de cette pénurie tandis que les pauvres ne sont que des victimes mourant de faim.

speculation


A paris sur une population de 660.000 habitants on compte plus de 60.000 mendiants.
Un peu partout en France, des troubles populaires voient le jour. Le prix du pain est au plus haut.
Début juillet des émeutes éclatent, le 13  les réserves de grains des couvents sont pillées.

 

Marie Antoinette

Bien des gens attribuent faussement à Marie-Antoinette une boutade cynique : « S’ils n’ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! »

 

Prise de la Bastille

Le 14 juillet les émeutiers prennent la Bastille.  La révolution est en marche.


La canicule de 1788 se répétera en 1811 et 1846, provocant une sécheresse anti-céréalière.


Louis-Philippe Les mauvaises moissons de 1846 (les récoltes baissent d'un tiers), raréfaction des pommes de terre, vont a nouveau créer la cherté du pain et la sous-alimentation des populations pauvres et une crise économique, conduiront à une nouvelle révolution et à la chute de Louis Philippe en 1848.

 

 

 

Par la suite, malgré des étés chauds, l'agriculture ne sera plus au centre de l'économie.

De nos jours les étés très chauds se manifestent de plus en plus : 1947, 1976, 2003 (décès de 15 000 personnes âgées) et 2006, mais sans oublier le sévère hiver de 1956.

canicule-2003

Canicule de 2003


Le premier semestre 2011 semble vouloir reproduire sécheresse et canicule, perturbant à nouveau les récoltes céréalières et l'élevage.
Ne risque-t-on pas de voir la spéculation sévir sur les produits alimentaires et faire la cherté des denrées. La crise économique et la mondialisation aidant, les pauvres seront à nouveau victimes.

 
Le XXIe siècle, compte tenu de la présence du CO2, plus présent que jamais, sera-t-il  un siècle de canicules et inondations à répétition ?

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Les astronomes américains nous disent que le soleil devrait entrer en hibernation.


Voici l'extrait publié par AFP - 15/06/2011

Le Soleil devrait connaître une longue période inhabituelle de très faible activité, selon trois recherches dévoilées mardi aux Etats-Unis, ce qui pourrait affecter le climat terrestre

 soleil

Des astronomes américains ont observé une diminution des taches solaires et un ralentissement de l'activité près des pôles, des signes que le Soleil s'achemine vers une période prolongée de calme plat.
Alors que le cycle actuel du Soleil, le 24e débuté en 2008, commence à accélérer son activité vers un maximum qui se mesure en nombre de taches, des recherches sur l'activité intérieure de l'astre, de sa surface visible et de sa couronne laissent penser que le prochain cycle pourrait être très calme voire inexistant, selon des scientifiques du "National Solar Observatory" (NSO) et de l'"Air Force Research Laboratory".

"Si nous ne nous sommes pas trompés, le cycle actuel pourrait être le dernier d'activité solaire maximum que nous verrons avant plusieurs décennies", souligne Frank Hill, directeur adjoint du NSO, en commentant les résultats de ces recherches. Il est le principal auteur de l'une d'elles.

Qualifiant ce phénomène de "très inhabituel et d'inattendu", l'astronome a estimé que cela "affecterait un grand nombre de choses, de l'exploration spatiale au climat terrestre".

Ainsi, dans le passé, une faible activité magnétique solaire prolongée a coïncidé avec des glaciations sur notre planète. Pendant ces périodes, l'atmosphère terrestre se refroidit et se contracte et les tempêtes magnétiques près des pôles (aurores boréales), des phénomènes qui peuvent perturber les systèmes de communication terrestres, se raréfient.

"Le fait que trois observations totalement différentes du Soleil pointent dans la même direction est une solide indication que le cycle des taches solaires pourrait s'acheminer vers une hibernation", ajoute Frank Hill.

Les résultats de ces études ont été dévoilés à la conférence annuelle de la division de physique solaire de l'American Astronomical Society, réunie cette semaine à l'Université du Nouveau-Mexique (sud-ouest).

Le nombre de taches solaires s'accroît et retombe tous les onze ans environ (durée d'un cycle), ce qui correspond à la moitié de la période à la fin de laquelle les pôles magnétiques s'inversent.

La première question est celle de savoir si ce ralentissement de l'activité solaire présage d'un second "Minimum de Maunder", une période de 70 ans de 1645 à 1715 sans aucune tache solaire et durant laquelle l'Europe a connu un petit âge glaciaire.

Matt Penn et William Livingston de l'Université Cornell (New York) ont constaté une tendance à long terme d'affaiblissement des taches solaires et prédit que les éruptions dans le champ magnétique du Soleil lors du prochain cycle seront si faibles que très peu de taches se formeront, voire aucune.
Ces taches résultent d'éruption de flux magnétiques provenant de l'intérieur du Soleil et qui empêchent des gaz moins chauds en surface d'y retourner.
Pour qu'une tache se forme, le champ magnétique solaire doit avoir une force minimum de 1.500 gauss (unité de mesure électromagnétique). Or, selon ces chercheurs, la force moyenne du champ magnétique solaire a diminué de 50 gauss par an depuis treize ans et va tomber au-dessous de ce minimum.

Mais selon Georg Feulner du Potsdam Institute en Allemagne, une forte réduction de l'activité solaire ne compensera pas le réchauffement lié aux émissions de CO2 résultant des activités humaines.
Il a calculé dans une récente étude qu'une période similaire au "Minimum de Maunder" ferait baisser les températures de 0,3 degré Celsius, or la hausse attendue d'ici la fin du siècle par le groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur le climat (Giec) est de 3,7 à 4,5 degrés"

 

Que nous réserve le climat dans les prochaines décennies ? Allons nous griller ou grelotter ?

 



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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 16:30

entete-zero 

Symbole de création universelle, "en qui se trouve la source et racine de l'éternelle nature".

Les chiffres de 1 à 9 sont apparus très tôt chez les civilisations anciennes : Chinois, Mayas, Babyloniens, Hindous, Egyptiens les utilisaient dans leurs calculs. Un seul chiffre n'était pas représenté : le zéro.


Sa création a pris plusieurs centaines d’années.  L’évolution du zéro a été lente comparée aux autres chiffres. L’apparition du zéro est reliée au besoin des civilisations.  Ceux-ci en avaient besoin pour représenter l’absence d’objets.  Dans plusieurs civilisations, son introduction  a suscité beaucoup de crainte et de mystère.   

Mais quels ont été les premiers à évoquer le concept du zéro ?

  • les Mayas.
  • les Hindous,
  • les Babyloniens,
  • les Chinois,
  • les Grecs

 

Mayas:  

Au IIIe siècle, trois siècles avant les Indiens, les mayas avaient développé un système de numération très poussé, basé sur l'art du calendrier et de l'astronomie.

Ils avaient, eux aussi, inventé une numération de position à base 20 et comportant le zéro.

chiffre-maya 

Numérotation Maya


0 maia
Symbole du zéro Maya
 

Ils manipulaient des grands nombres fréquemment, donc, ils avaient intérêt à bien développer leur système numérique.
Leur principal besoin était de distinguer les différentes positions que pouvaient prendre les chiffres.  Sinon, comment distinguer entre 6 de 600 ?  


Hindous & Indiens :

Le zéro est utilisé dans les mathématiques depuis le IIe siècle av. J.-C. pour signifier une place vide.

Nous disons « hindoue », parce que l’étude des mathématiques se faisait surtout par des religieux.
A l'origine le mot hindous " sunya " ou " shûnya " signifie vide, néant.

Les Hindous considéraient le non-être comme un élément positif et une étape vers le nirvâna. C'est pourquoi, ils semblent être les seuls à avoir traité le zéro à part entière.

Ils appréciaient ce symbole pour sa connotation mathématique comme métaphysique.

C'est un espace vide, mais dynamique et riche de potentialités.

Le zéro ne représente rien mais peut donner naissance à d'autres nombres. 

En 628, le savant Brahmagupta dans son traité " Brahma-sphutasiddhârta ", définit le zéro comme la soustraction d'un nombre par lui-même: a - a = 0.

Il va jusqu'à affirmer que la division par zéro est une définition de l'infini

Le zéro apparut vraiment vers 870 dans des écrits hindous.

Au IXe siècle, les Indiens l'utilisaient dans leur système numérique de position.
Au XIIe siècle, le zéro est représenté par un point, le bindu

 

Babyloniens :

Sous le règne de Hammourabi, la civilisation de la Mésopotamie a atteint son apogée. L’écriture cunéiforme et la langue babylonienne se sont développées.  Les sciences et les arts ont connu un essor prodigieux.

 Les Babyloniens ont été les premiers 'vrais' mathématiciens.  Ils ont écrit les premières 'équations', c'est-à-dire des égalités mathématiques avec un inconnu (X).

zero-babylon
Ils utilisaient l'écriture cunéiforme avec seulement deux symboles : le clou clou  et le chevron  chevron.
Le clou représentait l’unité et le chevron était associé au nombre 10. Le principal défaut de ce système est l’absence du zéro. Pour représenter les unités manquantes, ils mettaient un espace, mais cela était source de plusieurs erreurs.

C’est pour cette raison qu'ils ont inventé un signe pour traiter un espace (500 av. J.C.) : le double clou double-clou  incliné, il prend différentes valeurs dépendamment de sa position, C’était une sorte de ponctuation pour représenter « rien ». C’était un zéro représentatif.  On pouvait désormais distinguer 11 et 101. 

tabl-cuneiforme

Tablette d'argile avec écriture cunéiforme, comportant des clous et des chevrons


Chinois :

Des inscriptions sur os et écailles  nous apprennent que, dès les XIVème –XIème  siècles av. JC.

chinois-os

Les Chinois utilisaient une numération décimale de type « hybride », combinant dix signes fixes pour les unités de 1 à 9, avec des marqueurs de position particuliers pour les dizaines, centaines, milliers et myriades.

chinois-chif

Au IIIème siècle, les savants chinois utilisaient des traits.

C'est un système de numération de position.
Pour ne pas les confondre, ils ont deux types de symboles, et notent

Les unités, les centaines= traits verticaux

Les dizaines, les milliers = traits horizontaux.

Ils laissaient un espace pour le zéro

 

Grecs :  

Le zéro avec sa connotation de néant, de non-existence offensait l'esprit rationnel des Grecs.
Ils avaient de la difficulté à imaginer comment un chiffre pouvait représenter ‘rien’. Ils croyaient que les nombres représentaient la  perfection et la divinité.

Les philosophes grecs restaient perplexes devant l’idée que si Dieu a créé les nombres, alors pourquoi aurait-il créé le zéro, le néant?
Ils étaient très avancés dans le domaine des mathématiques surtout dans celui de la géométrie. Les premiers à employer le chiffre ‘0’ dans la société grecque n’étaient pas les mathématiciens, mais les astronomes. 

zero-grec

  Le zéro grec était peu différent de notre zéro actuel

Les grecs ont développé leur version du zéro.  Plusieurs hypothèses ont cours, pour les uns ce serait l'utilisation de la première lettre (o : omicron) du mot « ouden » ce qui signifie « rien », pour d'autres ce serait la forme de ‘0’ laissée dans le sable par une pièce de monnaie, nommée "obol" (6 oboles = 1 drachme), que les astronomes employaient pour compter sur des tablettes de sable.  


Dans notre prochain article, nous continuerons  d'étudier  l'évolution du zéro, des Arabes à l'Europe. Quand le zéro est-il apparu chez nous ?


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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 14:15

L'hiver 1709 est un des plus rigoureux dont on ait gardé le souvenir. Le froid sévit très fortement en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre et dans tous les pays du nord. Les fleuves les plus rapides de France, même ceux du Midi, furent entièrement pris. Les mers et les golfes qui baignent les côtes méridionales de l'Italie et de la France furent gelés.

 

Hiver1709

Carte du froid en Europe à l'hiver 1709

 

Nous nous sommes quittés lors de la famine de 1694  (revoir l'article)

Les 25 ans qui vont de 1690 à la mort de Louis XIV constituent le versant sombre du règne du Roi-Soleil. Les guerres s'enchaînent : celle dite «de la Succession d'Espagne» (1702-1714) vient juste après la déjà très meurtrière guerre de la ligue d'Augsbourg (1689-1697)

Le royaume de France est à l’image du monarque usé et affaibli

Nous arrivons au terrible hiver de 1709

 

Que se passe-t-il en Royaume de France

L'hiver de 1708 fut très doux, la température atteignit 10° en décembre, personne n'aurait pu penser que les mois suivants seraient si exceptionnels qu'ils plongeraient l'Europe dans le malheur.

riv gel

La catastrophe, que personne n’a su prévoir, se produit dans la nuit du 5 au 6 Janvier 1709, un vent fort et froid de nord  commença de souffler pendant dix sept jours, si violent qu’un grand nombre de personnes en furent victimes, les pieds et les doigts des mains gelés, l’on trouva en beaucoup d’endroits des personnes mortes du froid.

 

1709-famineA Paris, les températures s’effondrent en quelques heures : on relève sous abri -30°c, chaque matin, dans les rues de la capitale, des dizaines de corps sans vie sont retrouvées, pris par le gel, la Seine est rapidement prise par la glace, toute la navigation fluviale est interrompue, donc l'approvisionnement coupé.

Cette vague de froid s'étend à toute la France. A Montpellier, il fait -17°c, -20°c à Bordeaux. La Garonne, le Rhône et la Meuse gèlent, les canards sauvages s'attrapent à la main, pattes gelées.
Dans les campagnes, le désastre est complet. Les sols gèlent sur plusieurs dizaines de centimètres en profondeur. Les semailles de l’automne sont perdues. Des arbres fruitiers, pieds de vigne, noyers, châtaigniers, il en périt la plus grande partie. Les Ronces, les houx, les genets et tous les arbustes entièrement gelés pourrissent sur place. En Provence les oliviers disparaissent, gelés. En forêt les chênes éclatent, les troncs se fendent de haut en bas. L'eau gèle dans les puits, dans les celliers, le cidre et le pain également, l'on débite le vin à la hache.
Des témoignages rapportent que « les corbeaux gelaient en plein vol », les loups et les sangliers ne résistaient pas plus. Les basses-cours et le bétail sont décimés.


famine 2-1

Les populations les plus pauvres sont les grandes victimes de la catastrophe. Dans les masures à la campagne, souvent mal chauffées, les températures ne dépassent pas -10°c, les plus faibles ne survivent pas une semaine.

Lorsque le dégel a lieu en avril, le constat est épouvantable, toutes les récoltes sont pourries, Les seigles et les froments sont presque totalement détruits dans tout le pays. Le 23 avril, par arrêté royal, Louis XIV autorise à semer à nouveau chaque parcelle de terrain. Mais la plupart des cultivateurs laissèrent leurs terres en friche , parce qu'on ne pouvait avoir de semence.

 
La famine, qui suivit ce désastre, fut terrible.

famine 1

 

Les riches furent réduits à manger du pain d'avoine et les pauvres à brouter, au printemps, l'herbe des prés comme les bêtes. La mort faucha des familles entières. On vit des paroisses perdre les trois quarts de leurs habitants. Comme souvent en ces moments là, la maladie s’attaque aux organismes affaiblis et mal en point. Ceux qui n'étaient pas morts de faim, durent subir les foudres des grandes épidémies puisque l'été revenu, tous les vagabonds, paysans et autres gens sous-alimentés et affaiblis qui étaient partis sur les chemins de France pour tenter de trouver de quoi se nourrir et travailler, contribuèrent à la propagation des grandes épidémies de dysenteries, de fièvres typhoïdes, de scorbut. ou encore de variole, emportant des milliers de personnes. Les vieillards et les enfants payèrent un lourd tribut aux infections.


soupe-populaire

Secours du potage à Paris, hiver 1709

Les années 1709/1710 dans les registres paroissiaux : on remarque souvent une multiplication par trois ou quatre du nombre des décès, une baisse sensible du nombre des mariages et une diminution plus importante encore du nombre de baptêmes (par suite d’aménorrhées ou de dénutrition).

Au XIIè siècle, sur 4 enfants, 1 mourait avant 1 an, le deuxième avant 20 ans, les deux qui restaient, permettaient à la société de se reproduire.


La France subira ainsi une crise démographique sans pareil puisqu'elle perdra plus du quart de sa population entre le premier janvier 1709 et décembre 1710, soit 810 000 habitants sur une population de 22 millions!



Si nous comparons à notre population actuelle, c'est un peu plus de 20 millions de personnes qui disparaitraient !



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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 19:00

Si vous portez un intérêt particulier à la généalogie, ou êtes tenté par cette discipline, au fil de vos recherches, surtout si vous remontez dans votre ascendance vers le XVème siècle, vous constaterez, en dépouillant les registres paroissiaux,  que certaines années, ou décennies, il y a une forte mortalité chez vos ancêtres !

Qui était le coupable : Déjà "LE CLIMAT"

Au fil des époques, la France (et l'Europe) vont subir des périodes de froid et de chaleur.
Ces variations de climats vont provoquer famines et maladies mortelles.  

Le mot "famine" est apparu vers 1170 et est dérivé du mot "faim", à ne pas confondre avec "disette" signalant une situation de pénurie moins grave.

famine 2

Les famines au Moyen Âge interviennent lorsque les récoltes sont mauvaises, en particulier pendant la soudure. Le facteur météorologique est aggravé par la guerre et le passage dévastateur des soldats dans les champs (comme durant la guerre de Cent Ans). Les pauvres sont toujours les plus touchés

Avant de disséquer ces périodes, arrêtons nous sur une en particulier, qui avait attiré mon attention, lors de mes recherches généalogiques.

Louis XIV inaugure à peine son règne personnel que les courbes de mortalité s'affolent dans un grand quart nord-ouest de la France. La crise de 1661-1662, appelée « crise de l'avènement », est multiforme. Après une récolte médiocre en 1660, les pluies continuelles du printemps et de l'été 1662 compromettent la moisson. Les prix flambent.
Les plus déshérités affluent vers les villes, où, d'ordinaire, les secours sont mieux organisés, mais les autorités municipales, dépassées, cherchent à les renvoyer dans leurs paroisses d'origine selon la formule « à chacun ses pauvres ». Ces mouvements de population favorisent les épidémies. Les maladies sévissent : scarlatine et rougeole ; s'y ajoutent la variole, la dysenterie, la typhoïde.

Dès l'automne de 1661, les curés multiplient les inhumations

Acte-DC

Actes de décès d'avril 1661

 

Beaucoup signalent des victimes, il s'agit de morts de faim et de misère, dans des conditions d'hygiène déplorables, et sans assistance médicale. Des familles disparaissent, et pas toujours les plus pauvres. Dans de nombreux villages, le nombre des morts triple entre l'été de 1661 et celui de1662. Des conditions atmosphériques plus clémentes ramènent le calme dès l'automne.

Trente années se passent sans pointes de mortalité inquiétantes, sans sursaut du prix du blé, sans graves épidémies. Les années 1662-1691 paraissent fastes au regard de ce qui attend la population française dans les quinze années qui suivent.

Déjà l'hiver de 1691-1692 a été froid ; à Paris, il gèle du 13 décembre au 22 février. Au printemps de 1692, la végétation des blés prend du retard ; il pleut sans discontinuer en juin et en juillet. La moisson, commencée en août, est interrompue, et septembre bat les records d'humidité. Partout les blés germent dans les champs et la moisson ne s'achève qu'au début d'octobre, triste moisson en qualité comme en quantité ; on est contraint de faire sécher les blés dans les fours. Une hausse sensible des prix se produit malgré quelques stocks qui restent de la moisson de 1691.


famine3La grande famine de 1693-1694 due à un printemps et un été trop pluvieux en 1692, Le même scénario se renouvelle en 1693 ; toutes les terres n'ont pu être ensemencées à l'automne de 1692, faute de temps. Les pluies de printemps reprennent et l'herbe étouffe les blés. La chaleur éclate vers le 15 août et les blés prennent un « coup de chaud ». On connaît bien cet échaudage qui arrête la végétation alors que le grain est encore laiteux. Les blés mûrissent brutalement et perdent une grande partie de leur valeur nutritive et marchande ; on en tire une poussière noirâtre et nauséabonde qui va tenir lieu de farine pendant un an, engendrant famine et maladies.


 

 

taxesA partir de l'été de 1693, la hausse des prix reprend. Partout en France, ils connaissent un triplement et, souvent, un quintuplement. Les impôts divers pèsent déjà très lourd dans le maigre budget du "petit peuple". Louis XIV essaie de négocier quelques achats de blé dans les pays neutres, mais ces secours arrivent trop tardivement. Un exode entraîne des villages entiers sur les routes ; des inconnus meurent dans des villages qu'ils ne connaissent pas, dans une grange, à l'abri d'une haie, et les curés les inhument en mentionnant « mort de faim et de misère ». Les populations se jettent sur les « nourritures immondes » ; on déterre les corps des animaux morts ; on confectionne du pain de racine de fougère, on mange le marc de raisin, on retrouve des hommes morts dans les prairies, la bouche pleine d'herbe « comme les bêtes » ; on avale les palettes de sang que les barbiers viennent de tirer aux malades.

C'est la grande purge des miséreux que la cherté du pain jette sur les chemins pour y mendier et qui meurent au hasard de leur errance.

1694, la période la plus dure étant celle de la « soudure », d'avril à juillet, et on achète des sacs de chaux vive pour recouvrir les corps dans les fosses communes. Le bilan est effroyable : plus de 2 800 000 morts en deux ans, au lieu de 1 500 000 morts en temps ordinaire ; la population de la France, qui était de 22 millions d'habitants dans ses frontières actuelles, diminue d'un million et demi parce que les naissances, dans le même temps, ont diminué fortement. 

 


painLa base de la nourriture, c'est le pain ; pain blanc, de pur froment, pour les habitants des villes, Paris en tête ; pain bis pour la majeure partie de la population, la plus humble, dont le pain se colore par l'adjonction de son ou l'incorporation de seigle à l'état pur. Pour ceux qui ne disposent pas de céréales en quantité suffisante, il y a le sarrasin, la châtaigne, le millet et le maïs. Un homme adulte, toujours plus ou moins travailleur de force - le machinisme n'existe pas -, mange en moyenne 1,5 kilo de pain par jour ; sa femme, un peu moins ; les enfants autour d'une livre. Une famille de cinq personnes a besoin quotidiennement de trois à quatre kilos de pain, qui, dans les bonnes années, coûte un sou le kilo ; voilà trois ou quatre sous de dépense pour un salaire ouvrier journalier de dix sous environ. Que son prix double ou triple, c'est le drame.


Je vous donne rendez-vous dans un prochain article pour la suite …



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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 21:39

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« Un jour viendra où vous, France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l’Alsace, se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. [...] Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d’Amérique, les États-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies, défrichant le globe, colonisant les déserts, améliorant la création sous le regard du Créateur ».
victor hugo

 

Discours d’ouverture du Congrès de la Paix, le 21 août 1849 de victor hugo

 

« Messieurs, beaucoup d’entre vous viennent des points du globe les plus éloignés, le coeur plein d’une pensée religieuse et sainte ; vous comptez dans vos rangs des publicistes, des philosophes, des ministres des cultes chrétiens, des écrivains éminents, plusieurs de ces hommes considérables, de ces hommes publics et populaires qui sont les lumières de leur nation. Vous avez voulu dater de Paris les déclarations de cette réunion d’esprits convaincus et graves, qui ne veulent pas seulement le bien d’un peuple, mais qui veulent le bien de tous les peuples.
Vous venez ajouter aux principes qui dirigent aujourd’hui les hommes d’état, les gouvernants, les législateurs, un principe supérieur. Vous venez tourner en quelque sorte le dernier et le plus auguste feuillet de l’Evangile, celui qui impose la paix aux enfants du même Dieu, et, dans cette ville qui n’a encore décrété que la fraternité des citoyens, vous venez proclamer la fraternité des hommes.
Soyez les bienvenus !
En présence d’une telle pensée et d’un tel acte, il ne peut y avoir place pour un remercîment personnel. Permettez-moi donc, dans les premières paroles que je prononce devant vous, d’élever mes regards plus haut que moi-même, et d’oublier, en quelque sorte, le grand honneur que vous venez de me conférer, pour ne songer qu’à la grande chose que vous voulez faire.
Messieurs, cette pensée religieuse, la paix universelle, toutes les nations liées entre elles d’un lien commun, l’Evangile pour loi suprême, la médiation substituée à la guerre, cette pensée religieuse est-elle une pensée pratique ? cette idée sainte est-elle une idée réalisable ? Beaucoup d’esprits positifs, comme on parle aujourd’hui, beaucoup d’hommes politiques vieillis, comme on dit, dans le maniement des affaires, répondent : Non. Moi, je réponds avec vous, je réponds sans hésiter, je réponds : Oui ! et je vais essayer de le prouver tout à l’heure.
Je vais plus loin ; je ne dis pas seulement : C’est un but réalisable, je dis : C’est un but inévitable ; on peut en retarder ou en hâter l’avènement, voilà tout.
La loi du monde n’est pas et ne peut pas être distincte de la loi de Dieu. Or, la loi de Dieu, ce n’est pas la guerre, c’est la paix. Les hommes ont commencé par la lutte, comme la création par le chaos. D’où viennent-ils ? De la guerre ; cela est évident. Mais où vont-ils ? A la paix ; cela n’est pas moins évident.
Quand vous affirmez ces hautes vérités, il est tout simple que votre affirmation rencontre la négation ; il est tout simple que votre foi rencontre l’incrédulité ; il est tout simple que, dans cette heure de nos troubles et de nos déchirements, l’idée de la paix universelle surprenne et choque presque comme l’apparition de l’impossible et de l’idéal ; il est tout simple que l’on crie à l’utopie ; et, quant à moi, humble et obscur ouvrier dans cette grande oeuvre du dix-neuvième siècle, j’accepte cette résistance des esprits sans qu’elle m’étonne ni me décourage. Est-il possible que vous ne fassiez pas détourner les têtes et fermer les yeux dans une sorte d’éblouissement, quand, au milieu des ténèbres qui pèsent encore sur nous, vous ouvrez brusquement la porte rayonnante de l’avenir ?
Messieurs, si quelqu’un, il y a quatre siècles, à l’époque où la guerre existait de commune à commune, de ville à ville, de province à province, si quelqu’un eût dit à la Lorraine, à la Picardie, à la Normandie, à la Bretagne, à l’Auvergne, à la Provence, au Dauphiné, à la Bourgogne : Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre, un jour viendra où vous ne lèverez plus d’hommes d’armes les uns contre les autres, un jour viendra où l’on ne dira plus : Les Normands ont attaqué les Picards, les Lorrains ont repoussé les Bourguignons. Vous aurez bien encore des différends à régler, des intérêts à débattre, des contestations à résoudre, mais savez-vous ce que vous mettrez à la place des hommes d’armes ? Savez-vous ce que vous mettrez à la place des gens de pied et de cheval, des canons, des fauconneaux, des lances, des piques, des épées ? Vous mettrez une petite boîte de sapin que vous appellerez l’urne du scrutin, et de cette boîte il sortira, quoi ? une assemblée en laquelle vous vous sentirez tous vivre, une assemblée qui sera comme votre âme à tous, un concile souverain et populaire qui décidera, qui jugera, qui résoudra tout en loi, qui fera tomber le glaive de toutes les mains et surgir la justice dans tous les coeurs, qui dira à chacun : Là finit ton droit, ici commence ton devoir. Bas les armes ! Vivez en paix !
Et ce jour-là, vous vous sentirez une pensée commune, des intérêts communs, une destinée commune ; vous vous embrasserez, vous vous reconnaîtrez fils du même sang et de la même race ; ce jour-là, vous ne serez plus des peuplades ennemies, vous serez un peuple ; vous ne serez plus la Bourgogne, la Normandie, la Bretagne, la Provence, vous serez la France. Vous ne vous appellerez plus la guerre, vous vous appellerez la civilisation !
Si quelqu’un eût dit cela à cette époque, messieurs, tous les hommes positifs, tous les gens sérieux, tous les grands politiques d’alors se fussent écriés : « Oh ! le songeur ! Oh ! le rêve-creux ! Comme cet homme connaît peu l’humanité ! Que voilà une étrange folie et une absurde chimère ! » - Messieurs, le temps a marché, et cette chimère, c’est la réalité. 
Et, j’insiste sur ceci, l’homme qui eût fait cette prophétie sublime eût été déclaré fou par les sages, pour avoir entrevu les desseins de Dieu !
Eh bien ! vous dites aujourd’hui, et je suis de ceux qui disent avec vous, tous, nous qui sommes ici, nous disons à la France, à l’Angleterre, à la Prusse, à l’Autriche, à l’Espagne, à l’Italie, à la Russie, nous leur disons :
Un jour viendra où les armes vous tomberont des mains, à vous aussi ! Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde et sera aussi impossible entre Paris et Londres, entre Pétersbourg et Berlin, entre Vienne et Turin, qu’elle serait impossible et qu’elle paraîtrait absurde aujourd’hui entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie. Un jour viendra où la France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l’Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. - Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d’un grand Sénat souverain qui sera à l’Europe ce que le parlement est à l’Angleterre, ce que la Diète est à l’Allemagne, ce que l’Assemblée législative est à la France !
Un jour viendra où l’on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd’hui un instrument de torture, en s’étonnant que cela ait pu être ! Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les Etats-Unis d’Amérique, les Etats-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies, défrichant le globe, colonisant les déserts, améliorant la création sous le regard du Créateur, et combinant ensemble, pour en tirer le bien-être de tous, ces deux forces infinies, la fraternité des hommes et la puissance de Dieu !
Et ce jour-là, il ne faudra pas quatre cents ans pour l’amener, car nous vivons dans un temps rapide, nous vivons dans le courant d’événements et d’idées le plus impétueux qui ait encore entraîné les peuples, et, à l’époque où nous sommes, une année fait parfois l’ouvrage d’un siècle.
Et Français, Anglais, Belges, Allemands, Russes, Slaves, Européens, Américains, qu’avons-nous à faire pour arriver le plus tôt possible à ce grand jour ? Nous aimer. Nous aimer ! Dans cette oeuvre immense de la pacification, c’est la meilleure manière d’aider Dieu !
Car Dieu le veut, ce but sublime ! Et voyez, pour y atteindre, ce qu’il fait de toutes parts ! Voyez que de découvertes il fait sortir du génie humain, qui toutes vont à ce but, la paix ! Que de progrès, que de simplifications ! Comme la nature se laisse de plus en plus dompter par l’homme ! comme la matière devient de plus en plus l’esclave de l’intelligence et la servante de la civilisation ! comme les causes de guerre s’évanouissent avec les causes de souffrance ! comme les peuples lointains se touchent ! comme les distances se rapprochent ! et le rapprochement, c’est le commencement de la fraternité !
Grâce aux chemins de fer, l’Europe bientôt ne sera pas plus grande que ne l’était la France au moyen âge ! Grâce aux navires à vapeur, on traverse aujourd’hui l’Océan plus aisément qu’on ne traversait autrefois la Méditerranée ! Avant peu, l’homme parcourra la terre comme les dieux d’Homère parcouraient le ciel, en trois pas. Encore quelques années, et le fil électrique de la concorde entourera le globe et étreindra le monde.
Ici, messieurs, quand j’approfondis ce vaste ensemble, ce vaste concours d’efforts et d’événements, tous marqués du doigt de Dieu ; quand je songe à ce but magnifique, le bien-être des hommes, la paix : quand je considère ce que la Providence fait pour et ce que la politique fait contre, une réflexion douloureuse s’offre à mon esprit.
Il résulte des statistiques et des budgets comparés que les nations européennes dépensent tous les ans, pour l’entretien de leurs armées, une somme qui n’est pas moindre de deux milliards, et qui, si l’on y ajoute l’entretien du matériel des établissements de guerre, s’élève à trois milliards. Ajoutez-y encore le produit perdu des journées de travail de plus de deux millions d’hommes, les plus sains, les plus vigoureux, les plus jeunes, l’élite des populations, produit que vous ne pouvez pas évaluer à moins d’un milliard, et vous arrivez à ceci que les armées permanentes coûtent annuellement à l’Europe quatre milliards. Messieurs, la paix vient de durer trente-deux ans, et en trente-deux ans la somme monstrueuse de cent vingt-huit milliards a été dépensée pendant la paix pour la guerre !
Supposez que les peuples d’Europe, au lieu de se défier les uns des autres, de se jalouser, de se haïr, se fussent aimés : supposez qu’ils se fussent dit qu’avant même d’être Français, ou Anglais, ou Allemand, on est homme, et que, si les nations sont des patries, l’humanité est une famille ; et maintenant, cette somme de cent vingt-huit milliards, si follement et si vainement dépensée par la défiance, faites-la dépenser par la confiance ! Ces cent vingt-huit milliards donnés à la haine, donnez-les à l’harmonie ! Ces cent vingt-huit milliards donnés à la guerre, donnez- les à la paix !
Donnez-les au travail, à l’intelligence, à l’industrie, au commerce, à la navigation, à l’agriculture, aux sciences, aux arts, et représentez-vous le résultat. Si, depuis trente-deux ans, cette gigantesque somme de cent vingt-huit milliards avait été dépensée de cette façon, l’Amérique, de son côté, aidant l’Europe, savez-vous ce qui serait arrivé ? La face du monde serait changée ! les isthmes seraient coupés, les fleuves creusés, les montagnes percées, les chemins de fer couvriraient les deux continents, la marine marchande du globe aurait centuplé, et il n’y aurait plus nulle part ni landes, ni jachères, ni marais ; on bâtirait des villes là où il n’y a encore que des écueils ; l’Asie serait rendue à la civilisation, l’Afrique serait rendue à l’homme ; la richesse jaillirait de toutes parts de toutes les veines du globe sous le travail de tous les hommes, et la misère s’évanouirait ! Et savez-vous ce qui s’évanouirait avec la misère ? Les révolutions. (Bravos prolongés.) Oui, la face du monde serait changée ! Au lieu de se déchirer entre soi, on se répandrait pacifiquement sur l’univers ! Au lieu de faire des révolutions, on ferait des colonies ! Au lieu d’apporter la barbarie à la civilisation, on apporterait la civilisation à la barbarie !
Voyez, messieurs, dans quel aveuglement la préoccupation de la guerre jette les nations et les gouvernants : si les cent vingt-huit milliards qui ont été donnés par l’Europe depuis trente-deux ans à la guerre qui n’existait pas, avaient été donnés à la paix qui existait, disons-le, et disons-le bien haut, on n’aurait rien vu en Europe de ce qu’on y voit en ce moment ; le continent, au lieu d’être un champ de bataille, serait un atelier, et, au lieu de ce spectacle douloureux et terrible, le Piémont abattu, Rome, la ville éternelle, livrée aux oscillations misérables de la politique humaine, la Hongrie et Venise qui se débattent héroïquement, la France inquiète, appauvrie et sombre ; la misère, le deuil, la guerre civile, l’obscurité sur l’avenir ; au lieu de ce spectacle sinistre, nous aurions sous les yeux l’espérance, la joie, la bienveillance, l’effort de tous vers le bien-être commun, et nous verrions partout se dégager de la civilisation en travail le majestueux rayonnement de la concorde universelle.
Chose digne de méditation ! ce sont nos précautions contre la guerre qui ont amené les révolutions ! On a tout fait, on a tout dépensé contre le péril imaginaire ! On a aggravé ainsi la misère, qui était le péril réel ! On s’est fortifié contre un danger chimérique ; on a vu les guerres qui ne venaient pas, et l’on n’a pas vu les révolutions qui arrivaient.
Messieurs, ne désespérons pas pourtant. Au contraire, espérons plus que jamais ! Ne nous laissons pas effrayer par des commotions momentanées, secousses nécessaires peut-être des grands enfantements. Ne soyons pas injustes pour les temps où nous vivons, ne voyons pas notre époque autrement qu’elle n’est. C’est une prodigieuse et admirable époque après tout, et le dix-neuvième siècle sera, disons-le hautement, la plus grange page de l’histoire.
Comme je vous le rappelais tout à l’heure, tous les progrès s’y révèlent et s’y manifestent à la fois, les uns amenant les autres : chute des animosités internationales, effacement des frontières sur la carte et des préjugés dans les coeurs, tendance à l’unité, adoucissement des moeurs, élévation du niveau de l’enseignement et abaissement du niveau des pénalités, domination des langues les plus littéraires, c’est-à-dire les plus humaines ; tout se meut en même temps, économie politique, science, industrie, philosophie, législation, et converge au même but, la création du bien-être et de la bienveillance, c’est-à-dire, et c’est là pour ma part le but auquel je tendrai toujours, extinction de la misère au dedans, extinction de la guerre au dehors.
Oui, je le dis en terminant, l’ère des révolutions se ferme, l’ère des améliorations commence. Le perfectionnement des peuples quitte la forme violente pour prendre la forme paisible ; le temps est venu où la Providence va substituer à l’action désordonnée des agitateurs l’action religieuse et calme des pacificateurs. Désormais, le but de la politique grande, de la politique vraie, le voici : faire reconnaître toutes les nationalités, restaurer l’unité historique des peuples et rallier cette unité à la civilisation par la paix, élargir sans cesse le groupe civilisé, donner le bon exemple aux peuples encore barbares, substituer les arbitrages aux batailles ; enfin, et ceci résume tout, faire prononcer par la justice le dernier mot que l’ancien monde faisait prononcer par la force.
Messieurs, je le dis en terminant, et que cette pensée nous encourage, ce n’est n’est pas d’aujourd’hui que le genre humain est en marche dans cette voie providentielle. Dans notre vieille Europe, l’Angleterre a fait le premier pas, et par son exemple séculaire elle a dit aux peuples : Vous êtes libres. La France a fait le second pas, et elle a dit aux peuples : Vous êtes souverains. Maintenant faisons le troisième pas, et tous ensemble, France, Angleterre, Belgique, Allemagne, Italie, Europe, Amérique, disons aux peuples : Vous êtes frères !»
victor hugo

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 18:55

lundi 8 août 2011

L'incroyable histoire de Jumbo l'éléphant
Jumbo éléphant
Jumbo était un très grand éléphant de savane d'Afrique qui a fait l’objet dans la presse d’un reportage comme on n’en avait jamais consacré à un animal de zoo, ce qui le rendit célèbre dans le monde entier. Né en 1861 en Abyssinie (actuelle Éthiopie), il fut envoyé à Paris et il fit partie de la ménagerie du Jardin des plantes. En 1865, il fut échangé contre un rhinocéros du zoo de Londres où il arriva le 26 juin.


C'est, dit-on, son gardien de Londres, Matthew Scott, qui a donn à Jumbo son surnom, lequel en swahili signifie "Hello !" (Jambo). Atteignant la taille impressionnante de quatre mètres de hauteur, Jumbo devint une nouvelle attraction du jardin zoologique de Londres. Il laissait les enfants monter sur son dos e on estime que pendant la période où il est resté à Londres il a porté plus d'un million d'enfants, parmi lesquels Winston Churchill et Theodore Roosevelt.


Quand il atteignit sa maturité sexuelle Jumbo passa régulièrement dans un état qu'on appelle le musth : Jumbo cassait tout alors dans son écurie et ne laissait personne l'approcher à l'exception de son gardien Scott. On jugea donc qu'il était trop dangereux de continuer à lui faire porter des enfants.
C'est à ce moment-là que Phineas Taylor Barnum, un célèbre directeur de cirque américain, proposa à la direction du jardin zoologique de Londres de lui acheter Jumbo pour 10.000 dollars, une somme colossale pour l'époque. Des personnalités publiques engagèrent un procès où on examina la légalité du marché, et ce fut Barnum qui l'emporta.


Jumbo New-York
Le 24 mars 1882 Jumbo partit en bateau pour New York sur l'Assyrian Monarch, et le 9 avril 1882, en compagnie de Matthew Scott, il foula le sol américain où une fanfare l'accueillit, une parade de cirque le conduisit par Broadway jusqu'au Madison Square Garden, entouré de milliers de New-Yorkais.
Barnum réussit, avec la seule présentation de l'énorme animal, à attirer environ neuf millions de personnes aux États-Unis et au Canada, au cours d'une tournée de trois ans.
Le 15 septembre 1885 Jumbo se trouvait à la gare de Saint-Thomas en Ontario. En raison sans doute d'une erreur d'aiguillage à l'occasion d'un transbordement, il fut happé par la locomotive d'un train de marchandises qui s'approchait. La locomotive avec deux wagons sortit des rails et Jumbo fut tué.
L'animal fut empaillé mais le 14 avril 1975 un incendie éclata à l'université de Tufts, dans le Massachusetts dans le hall où il résidait et brûla ce qu'il restait de lui (on a retrouvé un morceau de sa queue).


Cet éléphant célèbre a donné son nom à de nombreux artéfacts et entreprises et a naturellement été repris pour désigner d'autres éléphants. Ce terme est devenu le synonyme de gros et grand. Par exemple les "jumbo jet", surnom du gros porteur Boeing 747. L'éléphant des dessins animées des studios Disney, appelé Dumbo, fait référence à ce nom, il est construit à partir de Dummy (nul) ou Dumb (idiot) et Jumbo.
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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 12:10

Vidéo de l'année selon GOOGLE newyearseve-2011-hp.jpg

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25 décembre 2011 7 25 /12 /décembre /2011 16:35

 L’arbre de Noël est un petit arbuste vert, le plus ordinairement un sapin, aux branches duquel on attache les cadeaux que l’on veut distribuer aux enfants, à l’occasion de la fête. Il apparaît tout éclatant de lumières, tout chargé de jouets et de menus cadeaux. Ce sapin, qui reste vert au milieu du deuil de la nature et qui produit des fruits absolument inusités, fournit l’occasion d' attendre minuit pour parler aux  enfants de ce jésus qui, n'est encore qu'un nouveau né, un verbe non encore exprimé...

Voici comment, le romancier anglais Charles Dickens décrit ainsi l’arbre de Noël : « Cet arbre, planté au milieu d’une large table ronde et s’élevant au-dessus de la tête des enfants, est magnifiquement illuminé par une multitude de petites bougies et tout garni d’objets étincelants. Il y a des poupées aux joues roses qui se cachent derrière les feuilles vertes, il y a des montres, de vraies montres, ou du moins avec des aiguilles mobiles, de ces montres qu’on peut monter continuellement ; il y a de petites tables vernies, de petites armoires et autres meubles en miniature qui semblent préparés pour le nouveau ménage d’une fée ; il y a de petits hommes à face réjouie, beaucoup plus agréables à voir que bien des hommes réels.... tout cela pour se poser la question suivante: Où prit racine la coutume de l’arbre de Noël ?

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Les savants ne sont pas d’accord sur l’origine de l’arbre de Noël : les uns le font remonter au temps du paganisme ; les autres lui donnent une origine gauloise ; d’autres, enfin, le font venir des plus pures traditions germaniques.

Origine païenne. L’arbre de Noël, suivant une légende, remonterait aux peuples païens, qui célébraient, par des réjouissances, les derniers jours de l’année. Le sapin, « roi des forêts », comme disent encore certains chants populaires, recevait alors un culte idolâtrique : des sacrifices humains auraient même arrosé ses racines. Cependant, il faut observer que, parmi les nombreuses espèces d’arbres pour lesquels les anciens Germains avaient un culte, on ne vit jamais figurer le sapin. Il faut aller jusqu’à l’extrême Scandinavie où, dans les temps païens, lors des fêtes de Youl, célébrées à la fin de décembre, en l’honneur du retour de la terre vers le soleil, on plantait, devant la maison, un sapin auquel on attachait des torches et des rubans de couleur. Le christianisme aurait transformé cette coutume et l’aurait appropriée au Mystère de Noël, qui se célèbre à cette époque de l’année ; cette ancienne cérémonie serait tombée en désuétude avec le cours des siècles.

Origine gauloise. Vers 573, saint Colomban, poussé par un ordre mystérieux de Dieu, quitta l’Irlande, son pays natal, et le monastère de Bangor, où les fortes études n’empêchaient pas l’enthousiasme de se développer. Il partit pour la Gaule dont, malgré la conversion de Clovis (la cérémonie avait eu lieu le 25 décembre 496), les habitants avaient grand besoin d’être évangélisés. L’ardent missionnaire fut bien accueilli par Gontran, second fils du roi Clotaire et roi des Bourguignons.

Bientôt l’étroite enceinte du vieux château romain d’Annegray, que lui avait concédé ce prince, fut insuffisante pour ses nombreux disciples. Une portion de la nouvelle communauté dut se transporter à Luxeuil, au pied des Vosges. Un soir de Noël, saint Colomban prit avec lui quelques-uns de ses religieux et parvint avec eux, en chantant des hymnes, jusqu’au sommet de la montagne où se trouvait un antique sapin encore vénéré par quelques habitants. Les religieux accrochent à l’arbre leurs lanternes et leurs torches ; un d’eux parvient jusqu’à son faîte et y dessine une croix lumineuse. Les paysans accourent et saint Colomban leur raconte les merveilles de la nuit qui donna au monde un Sauveur.

Malgré cela, nous ne trouvons aucune trace dans nos vieux noëls normands, gascons, bourguignons ou provençaux. Dans toutes nos Pastorales, dans l’Officium pastorum, même silence au sujet du vert sapin étoilé de lumières. Ce n’était point le sapin, mais bien le chêne celtique qui était l’arbre symbolique par excellence dans les vieilles forêts druidiques de l’ancienne Gaule.

Origine allemande. C’est en Norvège et en Suède que le sapin fut d’abord adopté aux fêtes chrétiennes de Noël, avant de devenir populaire dans les contrées du nord de l’Allemagne lors de ces mêmes réjouissances vers le début du XIXe siècle. L’arbre y avait été propagé par les Suédois dès la guerre de Trente ans (1618-1648).

Mais c’est peut-être en Alsace qu’il faut chercher l’origine de l’arbre de Noël. Dans ce pays, les charmes de la poésie ont enveloppé tous les actes de la vie publique et privée. Si la tradition rapporte que dès 1521 on décorait avec des branches coupées 3 jours avant Noël, on n’avait pas encore recours au sapin entier. En 1546, la ville de Sélestat en Alsace autorise à couper des arbres verts pour Noël, au cours de la nuit de la Saint Thomas. Cependant nous trouvons la plus ancienne mention de l’arbre de Noël comme sapin entier dans une description des usages de la ville de Strasbourg, en 1605 seulement. On y lit le passage suivant : « Pour Noël, il est d’usage, à Strasbourg, d’élever des sapins dans les maisons ; on y attache des roses en papier de diverses couleurs, des pommes, des hosties coloriées, du sucre, etc. ». La Réforme avait contribué à répandre la coutume de l’arbre de Noël, les protestants préférant le sapin aux représentations des personnages bibliques de la Nativité.

L’un des plus anciens vestiges de la coutume de l’arbre de Noël se trouve encore dans l’Essence du Catéchisme que publia en 1642-1646 le pasteur protestant Dannhauer, de Strasbourg. Il constate que depuis quelque temps, en Alsace, on suspend, à la Noël, pour la récréation des enfants, des bonbons et des jouets aux branches d’un sapin. Il déclare qu’il ignore d’où cet usage, qu’il blâme fortement, a pu tirer son origine. C’est en 1738 que Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, aurait installé un sapin de Noël dans le château de Versailles. En 1765 encore, Goethe se trouvant à Leipsig, chez un ami, en face d’un arbre de Noël, exprime la surprise que lui cause ce spectacle qu’il voyait pour la première fois.

L’arbre de Noël fut introduit à Paris, en 1840, par la princesse Hélène de Mecklembourg, duchesse d’Orléans, et favorisé plus tard par l’impératrice Eugénie. Cette même année, le prince Albert, époux de la reine Victoria, l’introduisit au palais royal de Buckingham, à Londres, et le mit en honneur dans l’aristocratie et la bourgeoisie anglaise. Cette touchante et délicieuse tradition de l’arbre de Noël, perpétuée à travers les âges, semble aujourd’hui plus vivace encore que jamais.

Extrait SOURCE/www.france-pittoresque.com/














 





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Vous qui nous visitez, aujourd'hui, sachez que  « Le Télégraphe – K5 », n'a pas de couleurs politiques, ni  d’esprit partisan, il est sans intention, il imprimera sur la toile, tout simplement pour partager une intuition, une prise de conscience, des petits cailloux… Et comme le petit Poucet de nos contes d'enfance, il cherchera de grands arbres au cœur de la  forêt pour se hisser plus haut et voir plus loin, non pas pour être plus Grand mais simplement pour remonter dans le temps et n’être pas englouti par l’Ogre de l’instant, le Buzz, du moment, le bourdonnement d'un jour. C’est un télégraphe, un  sémaphore, un pigeon voyageur, une fumée pour prévenir au cœur de la jungle, un écho pour porter entre les cimes, une oreille attentive et impartiale au diapason du monde… Porte voix, il sera , modeste et pourtant bien là,  pour porter sur une autre rive  l’écho de la Beauté – de la Force – et de la Sagesse, levier ou levain de la connaissance… Alchimie, harmonie, plaisir de dire tout simplement que le Beau existe, que la Force sans beauté n'est pas un levier mais simplement une poussée et que la Sagesse sans force est difficile à acquérir car pour s'extraire du château que forme notre EGO, il faut avoir autant de force que pour naître... N'hésitez pas à nous visiter et  donner vos commentaires pour apporter votre pierre à l'édifice... notre ciel sera alors moins obscure et notre fréquence autre!

http://labs.ebuzzing.fr

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