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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 12:10

« Aujourd’hui, (…) je suis convaincue (…) qu’il n’existe pas un peuple qui soit à l’abri d’un désastre moral collectif » Germaine Tillion, Ravensbrück, op. cit., p. 213.

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"La connaissance et l’action, le vrai et le juste, se rendent des services réciproques. En même temps, les actions passées motivent celles accomplies dans le présent." Germaine Tillion

Germaine Tillon, une oeuvre entièrement vouée au partage avec l'autre. Au partage du savoir jusqu’au devoir du savoir qui peut déranger celui  dont le voile s’est levé ! « le devoir de savoir , c’est aussi d’obliger les autres à savoir malgré eux"

Germaine Tillion , avait un respect absolu de l'autre, ethnologue de formation, ethnologue dans l'âme,  ce qui la passionnait, c'était "  de regarder en essayant de comprendre cet ordre caché dans tout ce qui vit ", pour elle, « Savoir aide à  vivre" mais partager ce savoir aide"chacun à résister", résister à ce qui peut broyer ce "vivre ensemble" ...

Voici une phrase qui en dit long  sur cette volonté qui était la sienne: "  Ma  formation  d’ethnologue  m’aide  à  attraper  ce  que  j’ai  devant  moi,  eh  bien,  pourquoi ne pas le partager ? Tout simplement, c’est ainsi : j’ai un petit privilège, c’est  ce privilège-là ; j’en donne à tout le monde, tout le monde en prend un bout".  Survivre, dans les camps fut, pour Germaine et ses compagnonnes de captivité "leur ultime sabotage. ».

Son engagement, sa résistance, à l'entreprise de mort des nazis, fut d'être, en plein coeur de l'enfer concentrationnaire, un "Ethnologue de l’abîme "… de surveiller, Germaine retourna la surveillance en devenant, celle, qui par méthode, analysait les bourreaux et leurs entreprises de destruction pour témoigner! Comme elle le dit si bien dans cette phrase  « Si j'ai survécu, je le dois d'abord et à coup sûr au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes et, enfin, à une coalition de l'amitié, car j'avais perdu le désir viscéral de vivre. »

Elle parvient ainsi apprendre quelque recul, à se placer à distance salutaire de ces faits monstrueux, en position d'ethnologues observatrices « objectives », déterminée à comprendre, à la recherche d'un sens  possible à cette incroyable réalité.

Pour elle la connaissance d'action, le vrai et le juste, ce rang des services réciproques. En même temps, les actions passées motivent celles accomplies dans le présent.

Ce qui était important pour Germaine Tillon, c'était d"empêcher les massacres, qu'elle qu'en soit l'origine. Une violence, aussi légitime soient-elles (parce qu'au service d'une juste cause, ou parce que découlant des lois du pays) conduit inévitablement à une nouvelle violence en retour . Elle avait donc été, toute sa vie, une personne « engagée », mais son engagement était de nature bien particulière : jamais pour une cause politique , d'abord, pour la vérité, ensuite pour la justice, enfin pour la « pauvre chaire souffrante de l'humanité » : la compassion lui paraissait supérieure à la justice. En tous les cas Germaine Tillon était très différent de la figure habituelle de" l'intellectuel engagé" tout en étant une intellectuelle et une femme engagée.

Par sa disposition d’ouverture à l’Autre, Germaine  fut toute sa vie une résistante, pour elle "VIVRE C'EST RESISTER"

Toute sa vie, porta la lutte sur les divers fronts de la dignité humaine. Dans les prisons françaises où elle a encouragé l’enseignement ; en Algérie où elle s’est opposée à la torture, à la condition misérable des femmes et à la « clochardisation » du peuple algérien par notamment la construction de centres sociaux formant aujourd’hui le reflet exemplaire de réinsertion sociale. Les auteurs décrivent une anthropologue engagée, en vertu de ses convictions profondes, sans dogmatisme. Ce qui distingue d'abord cette femme est son engagement égal dans l'action publique et dans le travail de connaissance. Du côté de l'action : Résistance, déportation, lutte contre la misère en Algérie, contre le terrorisme et la torture au moment de la guerre d'indépendance. Du côté de la connaissance, un regard d'historienne parmi les plus sagaces sur la résistance et sur la déportation entremêlé à l’approche anthropologique des plus novatrices donnant à regarder, à écouter et à comprendre avec une haute bienveillance.

«Des engagements forts: pour l'émancipation de la femme, pour le libre arbitre, la souveraineté, le droit de résister, ne pas avoir peur de dire non...

Des engagements qui ont une résonance encore aujourd'hui, ce qui prouve la modernité de son oeuvre».

Une oeuvre entièrement vouée au partage avec l'autre. Au partage du savoir.

Germaine Tilliondisait au sujet de son métier: «Si l'ethnologie, qui est affaire de patience, d'écoute, de courtoisie et de temps, peut encore servir à quelque chose, c'est à apprendre à vivre ensemble». «Elle avait un respect absolu de l'autre».

 


Le Verfügar aux Enfer de Germaine Tillion, Raconter l'horreur en s'en moquant, Une opérette à Ravensbrück

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Cette opérette a été écrite par la détenue NN, nuit et brouillard, Germaine Tillion, entre octobre 1944 et janvier 1945, à Ravensbrück. Germaine Tillion refusa de travailler pour les nazis, devenant une Verfügbar, disponible pour toute corvée mais aussi et surtout une prisonnière rebelle, se cachant de block en block, au milieu des dormeuses (celles qui avaient travaillé de nuit). Protégée par ses compagnes de détention, écrivant dans une grande caisse, quand elle était envoyée au tri du pillage de l'Europe par les nazis, ayant mis en place  dans son block, le cercle d'études,  autre façon de résister ou de survivre, ultime forme du sabotage selon une de ses expressions, Germaine Tillion, ethnologue de métier et résistante de conviction, décédée le 19 avril 2008 à presque 101 ans, a écrit cette opérette bouffe pour ses compagnes car que reste-t-il comme arme de résistance, de survie, dans un univers de cette brutalité : le rire, le rire le plus caustique, le rire sur soi, le rire aussi sur les bourreaux mais l'essentiel est bien le regard porté sur cette nouvelle espèce, décrite par un naturaliste, charrié par le chœur, le Verfügbar aux enfers, titre inspiré d'Offenbach, Orphée aux enfers.

«L'humour noir et l'autodérision tendent aux détenues un miroir sans pitié, dont la description même force la réaction, entraîne le refus et représente une victoire de l'esprit sur le système de déshumanisation», analyse Claire Andrieu, dans la préface du Verfügbar.

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 23:49

 



On sait aujourd'hui que le gigantesque site britannique de Stonehenge, l'un des plus importants de la fin du Néolithique, a été construit en plusieurs étapes, de 3000 à 1600 avant J.-C. environ. Les techniques employées pour son édification surpassent en ingéniosité celles utilisées durant la préhistoire. Mais une question demeure : comment des hommes de cette époque ont-ils pu transporter puis disposer les pierres géantes qui composent cet ensemble mégalithique ? De récentes enquêtes ouvrent de nouvelles perspectives sur sa construction et sa finalité. Mené par l'archéologue Mike Parker Pearson de l'université de Sheffield, le projet Stonehenge Riverside s'efforce d'apporter du nouveau en explorant non seulement l'intérieur mais aussi les environs de ce site de la fin du Néolithique. Avec son équipe, il s'est lancé dans une entreprise de cartographie qui, grâce à des techniques de magnétométrie, a permis de mettre au jour les vestiges d'un monument cérémoniel à moins d'un kilomètre du cercle principal. Celui-ci serait contemporain de Stonehenge et aurait la même orientation. Une surprise de taille pour Mike Parker Pearson qui ne pensait pas trouver un jour "la petite soeur de Stonehenge". Aidé de ses collaborateurs, il a également réussi à définir la fin de "l'avenue Stonehenge", un sentier processionnel qui commence à l'extérieur du site, serpente pendant deux miles et s'interrompt près de la rivière Avon. Ce film s'intéresse également aux techniques de construction du site et notamment  à la découverte de plusieurs méthodes simples, nécessitant peu de force, permettant de déplacer, tourner, soulever et dresser des blocs de pierre de plusieurs tonnes.

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 18:14

 

«Peut-être vous souvenez-vous de cette histoire du diable et de son ami. Ils marchaient dans la rue et ils aperçurent un homme qui se baissait pour ramasser quelque chose et le mettre dans sa poche. L'ami dit au diable:
- Qu'est ce que cet homme vient de ramasser?
- Un petit bout de vérité, répondit le diable.
- Mauvaise affaire pour vous, remarqua l'ami.
- Pas du tout, répliqua le diable, car je la lui laisserai organiser. !


KRISHNAMURTI‬‪

KRISHNAMURTI‬

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 20:16

Vous vous imaginez que seules certaines personnes détiennent la clé du Royaume du bonheur. Nul ne la détient. Personne n’a l’autorité pour la détenir. Cette clé est en vous ; dans le développement, la purification et l’incorruptibilité de vous seul, se trouve le Royaume de l’Eternité… Krishnamurtit La Vérité est un pays sans chemin…

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Extrait du discours du 3 août 1929 dans Krishnamurtit La Vérité est un pays sans chemin…, les années de l’éveil (Éd. Arista).

La Vérité est un pays sans chemin, vous ne pouvez avancer vers elle par quelque voie que ce soit, par aucune religion, aucune secte…

 

La Vérité étant infinie, non conditionnée, inapprochable par aucune voie, on ne peut l’organiser… Il est impossible d’organiser la foi. La foi est quelque chose de strictement personnel, vous ne pouvez ni ne devez l’organiser. Si vous le faites, elle meurt, se cristallise, devient un credo, une secte, une religion que l’on impose aux autres. 

 

Ce n’est pas une initiative glorieuse que je prends en disant que je ne veux pas de disciples. Dès l’instant où vous suivez quelqu’un, vous cessez de suivre la Vérité. Une seule chose m’importe et elle est essentielle : rendre l’homme libre. Je désire le libérer de toutes les cages, de toutes les peurs et non fonder une religion, une nouvelle secte, ou établir une nouvelle théorie ou une nouvelle philosophie.

 

A quoi cela servirait des milliers de gens qui ne comprennent pas, qui sont complètement englués dans leurs préjugés, qui ne veulent pas ce qui est nouveau mais préfèrent interpréter le nouveau à la convenance de leur moi stérile et stagnant ? Je désire que ceux qui cherchent à me comprendre soient libres, qu’ils ne fassent pas de moi une cage. Ils devront plutôt se libérer de toutes leurs peurs – peur de la religion, peur du salut, peur de la spiritualité, peur de l’amour, peur de la mort, peur de la vie elle-même.

 

Nul ne peut vous rendre libres de l’extérieur ; nul culte organisé, non plus que votre immolation à une cause, ne peuvent vous rendre libres. Le fait de vous constituer en organisation ou de vous précipiter dans le travail ne peut vous rendre libres.

 

Vous vous imaginez que seules certaines personnes détiennent la clé du Royaume du bonheur. Nul ne la détient. Personne n’a l’autorité pour la détenir. Cette clé est en vous ; dans le développement, la purification et l’incorruptibilité de vous seul, se trouve le Royaume de l’Eternité…

 

Ceux qui désirent vraiment comprendre, qui sont à la recherche de ce qui est éternel, qui est sans commencement ni fin, marcheront ensemble avec une plus grande ardeur et seront un danger pour tout ce qui n’est pas essentiel, pour les chimères et les ombres. Et ils se concentreront, ils deviendront flamme. De cette amitié naîtra une véritable coopération entre tous, qui ne sera pas due à l’autorité, mais à une authentique compréhension. Grâce à cela, vous pouvez vivre dans l’éternel. Cela dépasse tous les plaisirs et tous les sacrifices.

 

Pour toutes ces raisons, après avoir mûrement réfléchi pendant deux ans, j’en suis venu à la décision de dissoudre l’ordre de l’Etoile puisqu’il se trouve que j’en suis le Chef. Vous pouvez former d’autres organisations et attendre quelqu’un d’autre. Cela ne me concerne pas. Mon seul souci est la libération totale et sans conditions de l’homme.

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 23:39
"Lorsque je rencontre des gens venant de différentes parties du monde, je constate immanquablement que nous sommes, au fond, tous semblables : nous sommes tous des êtres humains. Nous pouvons être vêtus différemment, avoir une couleur de peau différente, parler des langues différentes. Voilà pour les apparences. Mais fondamentalement, nous sommes tous les mêmes êtres humains. C’est cela qui nous lie les uns aux autres, qui nous permet de nous comprendre, de devenir des amis, de nous sentir proches les uns des autres."
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Aussi longtemps que persistera l’espace,
Aussi longtemps que subsisteront les êtres vivants,
Que je puisse moi aussi demeurer
Pour dissiper la souffrance du monde.

 
EXTRAIT du Discours d’Oslo de SS le Dalaï Lama, déc. 1989
Discours prononcé à Oslo par sa Sainteté le Dalaï Lama lors de la remise du Prix Nobel de la Paix le 10 décembre 1989

 

Mes frères, mes soeurs,

C’est à la fois un honneur et un plaisir que de me trouver parmi vous aujourd’hui. Je suis très heureux de voir dans cette assemblée tant d’amis de vieille date venus de tous les coins du monde ; et je vais me faire ici de nouveaux amis que j’espère avoir encore l’occasion de retrouver par la suite.

Lorsque je rencontre des gens venant de différentes parties du monde, je constate immanquablement que nous sommes, au fond, tous semblables : nous sommes tous des êtres humains. Nous pouvons être vêtus différemment, avoir une couleur de peau différente, parler des langues différentes. Voilà pour les apparences. Mais fondamentalement, nous sommes tous les mêmes êtres humains. C’est cela qui nous lie les uns aux autres, qui nous permet de nous comprendre, de devenir des amis, de nous sentir proches les uns des autres.

M’interrogeant sur ce que je pourrais vous dire aujourd’hui, j’ai choisi de vous faire part de certaines de mes réflexions au sujet des problèmes qui se posent à nous tous en tant que membres de la famille humaine. Du fait que nous partageons cette petite planète qu’est la terre, nous devons apprendre à vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres, et avec la nature. Ce n’est pas seulement un rêve, c’est une nécessité. Nous dépendons les uns des autres à tant de titres que nous ne pouvons plus vivre en communautés isolées et ignorer ce qui se passe hors de chez nous. Nous devons nous entr’aider en cas de difficultés, et nous devons partager les avantages qui nous échoient C’est un être humain ordinaire qui s’adresse à vous, un simple moine. Si vous trouvez quelque utilité à ce que je vais dire, alors j’espère que vous essayerez de le mettre en pratique.

Je souhaite également vous faire part des sentiments qui sont les miens face au sort tragique du peuple du Tibet Le Prix Nobel est une distinction que les Tibétains ont certainement méritée par leur courage et leur détermination jamais démentie durant quarante années d’occupation étrangère. En tant que porte-parole libre de mes compatriotes captifs, j’estime que c’est un devoir de parler en leur nom. Ce n’est ni la colère ni la haine de ceux qui sont responsables des souffrances immenses imposées à notre peuple, de la destruction de notre pays, de l’anéantissement de notre culture, qui me poussent à parler. Ceux-là aussi sont des êtres humains qui luttent pour trouver le bonheur, et ils ont droit à notre compassion. Mais je veux vous mettre an courant de la situation dramatique qui caractérise aujourd’hui mon pays et de l’espoir qui anime mon peuple, car dans notre lutte pour la liberté, la vérité est la seule arme dont nous disposions.

Comprendre que nous sommes tous essentiellement les mêmes êtres humains, qui recherchons le bonheur et essayons d’éviter la souffrance, fait naître en nous le sens de la fraternité, un sentiment chaleureux d’amour et de compassion pour autrui. Cette prise de conscience est indispensable pour survivre dans un monde qui se contracte sans cesse. En effet, si nous ne recherchons égoïstement que ce que nous pensons être dans notre seul intérêt, en faisant fi des besoins d’autrui, nous risquons non seulement de porter atteinte aux autres, mais à nous-mêmes également. Voilà qui est devenu évident au cours de ce siècle. Nous savons qu’une guerre atomique, de nos jours, serait une forme de suicide, ou que de polluer l’air et les océans en ne pensant qu’aux avantages immédiats, revient à détruire ce qui est essentiel à notre survie. Alors qu’individus et nations deviennent de plus en plus interdépendants, nous n’avons d’autre recours que de développer ce que j’appelle un sens de la responsabilité universelle.

Nous formons aujourd’hui une grande famille. Ce qui se produit à tel endroit de la planète nous atteint tous. Et bien entendu, pas uniquement quand il s’agit d’événements malheureux, mais également d’événements heureux. Non seulement sommes-nous au courant de ce qui se passe ailleurs, grâce aux extraordinaires moyens de communication modernes, mais de plus, nous sommes directement atteints par des événements qui se produisent au loin. Nous éprouvons de la tristesse quand des enfants meurent de faim en Afrique de l’Est. De même, nous ressentons de la joie quand une famille se trouve réunie après avoir été séparée pendant des dizaines d’années par le Mur de Berlin. Nos récoltes et notre bétail sont contaminés, notre santé et notre existence menacées lorsqu’un accident survient dans une centrale nucléaire située très loin dans un autre pays. Notre sécurité est renforcée quand la paix est rétablie entre deux pays d’un autre continent qui étaient en guerre.

Pourtant, guerre et paix, destruction ou protection de la nature, violation ou défense des droits de l’homme et des libertés démocratiques, misère ou bien-être matériel, existence ou non de valeurs morales et spirituelles, compréhension ou non à l’égard d’autrui ne constituent pas des phénomènes isolés que l’on peut analyser et aborder séparément les uns des autres. Ils sont en fait interdépendants, à tous les niveaux, et doivent être compris dans cette optique complémentaire.

La paix, au sens d’absence de guerre, ne signifie pas grand chose pour quelqu’un qui est en train de mourir de faim ou de froid. Elle ne soulagera en rien les souffrances d’un prisonnier politique soumis à la torture. Elle n’apportera aucun réconfort à ceux qui ont perdu des êtres chers dans les inondations causées par un déboisement incontrôlé pratiqué dans un pays voisin. La paix ne peut s’installer de façon durable que là où les droits de l’homme sont respectés, où les gens ont de quoi manger, où individus et nations sont libres. Or la véritable paix avec soi-même et avec le monde n’est réalisable que par la paix de l’esprit. De même que les phénomènes dont je viens de parler sont interdépendants, ainsi, par exemple, un environnement de bonne qualité, la richesse et la démocratie sont peu de chose en regard de la menace de guerre, notamment de la guerre nucléaire : de même, le développement matériel ne suffit pas à assurer le bonheur de l’homme.

Certes, le progrès matériel est important pour l’avancement de l’humanité. Au Tibet, nous n’avons porté que trop peu d’attention au développement technologique et économique, et nous comprenons aujourd’hui que ce fut une erreur. Pourtant, le progrès matériel sans progrès spirituel peut aussi entraîner des problèmes graves. Dans certains pays, l’on accorde une trop grande place à des considérations extérieures aux dépens du développement intérieur. Tous deux me paraissent importants et doivent aller de pair, en assurant un équilibre judicieux entre l’un et l’autre. Les visiteurs étrangers décrivent les Tibétains comme des gens heureux, enjoués. Ces qualités font en effet partie de notre caractère : elles ont été forgées par des valeurs culturelles et religieuses prônant l’importance de la paix de l’esprit qui découle de l’amour et de la bonté envers tous les êtres vivants, qu’ils soient des êtres humains ou des animaux. La paix intérieure, voilà la clef. Si vous possédez cette paix intérieure, les problèmes extérieurs n’entameront pas votre sens profond de sérénité et de paix. Un tel état d’esprit permet d’aborder n’importe quelle situation avec calme et modération, tout en préservant son bonheur intérieur. Voilà ce qui est important. Quelle que soit votre aisance matérielle, sans cette paix intérieure les circonstances peuvent encore et toujours vous inquiéter, vous troubler ou vous rendre malheureux.

Il est, par conséquent, de la plus grande importance de bien saisir cette relation entre une attitude de paix intérieure et les événements du monde, et d’essayer de résoudre les problèmes d’une façon équilibrée en tenant compte de ces divers aspects. Ce n’est certes pas aisé. Maïs on ne gagne rien à tenter de résoudre un problème si, ce faisant, on en crée un autre, tout aussi grave. Nous n’avons donc en réalité pas le choix : nous devons susciter un sens de la responsabilité universelle, non seulement au sens géographique, mais également pour ce qui est des divers problèmes auxquels notre planète se trouve confrontée.

Cette responsabilité ne revient pas uniquement aux dirigeants de nos pays ou à ceux que nous avons désignés ou élus pour assumer telle ou telle fonction. Elle revient à chacun de nous, individuellement. La paix, par exemple, commence dans le cœur de chacun de nous. Si nous avons la paix intérieure, nous sommes en paix avec ceux qui nous entourent Quand notre communauté est dans un état de paix, elle peut être en paix avec les communautés voisines, et ainsi de suite. Quand nous éprouvons de l’amour et de la bonté envers autrui, celui-ci se sent aimé, entouré de sollicitude, et de plus, nous contribuons ainsi à accroître notre propre bonheur et notre paix intérieure. Ces sentiments d’amour et de bonté peuvent être développés consciemment grâce à certaines pratiques. Pour certains, la manière la plus efficace consistera à pratiquer une religion. Pour d’autres, des pratiques non religieuses conviendront mieux. Ce qui compte, c’est que nous fassions, et cela s’applique à chacun de nous, un effort authentique pour assumer nos responsabilités les uns à l’égard des autres, et envers le milieu naturel dans lequel nous vivons..../


 

Merci

Oslo, le 11 décembre 1989.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 18:27
  • seisachtheia ou remise du fardeau  les lois ont immédiatement décommandé toutes les dettes exceptionnelles, a rétroactivement émancipé tous les débiteurs précédemment asservis, a rétabli toute la propriété confisquée de serf au hektemorioi, et a interdit l'utilisation de la liberté personnelle en tant que garantie dans toutes les futures dettes. Un plafond à la taille maximum de propriété a été également institué indépendamment de la légalité de son acquisition (i.e. par mariage), a signifié pour empêcher l'accumulation excessive de la terre par les familles puissantes.

 En  594 avant notre ère, Solon avait trouvé une solution pour régler le problème de la dette que « le retraité du FMI », visiblement, ne désavoue pas, ou plus, comme il l'a laissé entendre lors de son entretien télévisé avec Claire Chazal : la suppression pure et simple de la dette, pratique nommée « seisachtheia » (« la remise du fardeau », en traduction française), qui avait pour but affiché de « libérer les paysans grecs » qui risquaient auparavant de perdre, sans sursis et définitivement, leur statut d'homme libre et de citoyen s'ils ne payaient pas les sommes qu'ils devaient à leurs créanciers. Cette mesure radicale de Solon avait non seulement sauvé de nombreux paysans athéniens, mais avait, en plus, relancé véritablement l'agriculture et l'économie de la cité, les paysans soulagés ayant à nouveau les moyens de consommer, même prudemment, et de produire sans crainte du lendemain et d'une confiscation de leurs biens et liberté...

SOURCE / "Seisachtheia" : la solution de Solon à la dette grecque... en 593 avant JC


Solon, législateur audacieux, qui pourrait bien donner des idées à quelques uns...


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